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Bug de sécurité CPU : Intel dans la tourmente ?
Un bug mis au jour il y a déjà quelques semaines défraie aujourd’hui la chronique du fait des conséquences qu’il pourrait avoir sur certains processeurs, mais aussi et surtout sur la société Intel. Toutefois, avant de crier au loup et de faire peur à tous les utilisateurs lambda, tentons de comprendre de quoi il retourne et quelle est exactement l’ampleur du bug mis en lumière.
En juillet dernier, sur son blog, un certain Andreas Fogh explique comment il a tenté – sans y parvenir – d’accéder à la mémoire protégée d’un système à partir du mode utilisateur. L’idée était d’atteindre cette zone de mémoire réservée et utilisée par le noyau d’un système d’exploitation avec ce que cela suppose de risques côté sécurité. La manœuvre n’a pas abouti, mais elle a soulevé de nombreuses questions chez les spécialistes qui ont estimé que l’ensemble constituait une faille de sécurité majeure nécessitant l’application de correctifs de manière urgente. Début de la polémique, voire de la psychose.
Comme nous l’expliquent nos confrères de Hardware.fr, des développeurs travaillent à un patch Linux depuis la fin octobre. Problème, ledit patch aurait un impact non-négligeable sur les performances en particulier sur les applications les plus gourmandes en appels aux instructions systèmes. Ainsi, les benchs réalisés par Phoronix montrent une baisse notable des performances notamment avec les outils qui testent plus particulièrement les I/O disques. En toute logique, ce sont donc les bases de données et autres logiciels du même type qui trinquent avec des baisses de performances pouvant atteindre 25% dans les cas les plus extrêmes.
Notons toutefois que nous parlons ici d’une utilisation serveur, loin de nos habitudes de consommateur lambda. En effet, hors serveur, l’impact du bug mis au jour et de son correctif semble proche de zéro. Microsoft aurait déjà déployé un patch du même type pour son Windows 10 et les tests menés par Phoronix sur des outils tels que FFMPeg ne mettent en lumière aucune baisse de performances. Bien sûr, il convient de rester prudent et de vérifier l’impact à plus long terme : comme le souligne Hardware.fr, d’ici quelques semaines, le patch sera déployé dans la prochaine version du noyau (4.16). Nous en saurons alors davantage sur les risques réels.
Reste qu’en l’état actuel des choses, rien ne permet de dire que les performances de votre machine à base de Core i7 vont baisser de 30% dans les prochaines semaines comme on peut le lire parfois. Rien ne permet non plus de dire que d’un seul coup d’un seul, les processeurs AMD reprendront le dessus dans les jeux vidéo par exemple. AMD semble toutefois sûr d’une chose : il n’est pas touché par ledit bug qui n’affecte que les puces Intel. Affaire à suivre.