Microsoft critique Delta Airlines pour ses difficultés à se remettre de la panne liée à CrowdStrike

Écrit par Guillaume
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La compagnie aérienne voudrait être remboursée par Microsoft et CrowdStrike qui ne l’entendent évidemment pas de cette oreille.

Le 19 juillet dernier, une panne informatique d’une ampleur inédite a frappé de nombreuses machines équipées du système d’exploitation Windows de Microsoft. En réalité, ce sont les machines Windows dotées du logiciel de sécurité de la société CrowdStrike qui ont été touchées du fait de l’application d’une à mise à jour dudit logiciel. Les machines sous MacOS/Linux n’avaient évidemment pas été embêtées, de même que celles sous Windows n’ayant pas CrowdStrike ou ne l’ayant pas mis à jour ce fameux 19 juillet. Problème, dans de très nombreux cas – et surtout dans de très grosses structures – les dégâts ont été énormes avec, on s’en souvient, une paralysie particulièrement visible dans le domaine aérien. La plupart des compagnies à travers le monde ainsi que d’innombrables aéroports ont été contraints d’interrompre leurs opérations entraînant retards et annulations en pagaille.

© Reuters

Dans la majorité des cas, il n’a fallu que quelques jours pour résorber les problèmes, mais certaines compagnies ont traîné, bien plus longtemps, des difficultés. C’est par exemple le cas de l’américaine Delta Airlines, troisième société aérienne mondiale en nombre de passagers-kilomètres parcourus. Passablement ennuyée, Delta a annoncé sa volonté d’être dédommagée par Microsoft et CrowdStrike qu’elle estime responsables de ses déboires. S’étant attaché les services de David Boies – célèbre avocat ayant notamment défendu les intérêts du gouvernement fédéral américain face à Microsoft – Delta estime qu’elle aurait perdu 500 millions de dollars suite à la panne du 19 juillet et entend donc que CrowdStrike – pour sa mise à jour « indélicate » – mais aussi Microsoft compensent ses pertes. La semaine dernière, le P.-D.G. de Delta, Ed Bastian, a déclaré que Microsoft n’avait pas fourni le « service exceptionnel » qui était attendu d’elle, précisant que la firme avait la « plateforme la plus fragile ».

Comme souvent dans ce genre de situation, on se renvoie la balle et la réponse de Microsoft n’a pas tardé. En effet, Microsoft précise que Delta Airlines a tout simplement refusé l’assistance qu’elle lui avait proposée, et ce, à plusieurs reprises. Pour la firme de Satya Nadella, le problème n’est pas lié qu’à CrowdStrike et Microsoft souligne que si Delta a eu plus de mal que d’autres à se remettre en ordre de marche après le 19 juillet, c’est à cause de son infrastructure informatique, laquelle serait obsolète. Mark Cheffo, avocat de Microsoft, indique que le commentaire de Delta est « incomplet, faux, trompeur et préjudiciable à Microsoft et sa réputation ». Point qui semble faire pencher la balance en faveur de Microsoft : Delta Airlines est déjà au cœur d’une enquête du département des transports des États-Unis pour sa gestion de « l’après panne ». L’affaire semble loin d’être terminée…