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Carte graphique : plus que jamais, Intel vise l’entrée/milieu de gamme
Si la commercialisation d’Arc ne s’est pas passée comme prévue, Intel ne baisse pas les bras et envisage toujours Battlemage et Celestial pour les mois/années à venir.
En ce jour de lancement des Radeon RX 7900XT et Radeon RX 7900XTX chez AMD, Intel affirme son objectif dans le monde de la carte graphique. Un univers que la société américaine avait quitté – la queue entre les jambes serions-nous tentés de dire après l’annulation du projet Larrabee – il y a plus de dix ans. Il est d’ailleurs intéressant de noter les orientations différentes des très grands du processeur graphique. Avec la sortie de sa monstrueuse GeForce RTX 4090, NVIDIA dispose clairement d’une vitrine technologique aussi impressionnante qu’elle est onéreuse et énergivore. De son côté, AMD n’a pas souhaité (pu ?) aller sur le même terrain et, pour sa nouvelle génération de cartes graphiques, il « se contente » de modèles autour de 1 000 euros. Oui, ça reste du haut de gamme malgré tout.
Bien sûr, qu’il s’agisse d’AMD ou de NVIDIA, la nouvelle génération sera petit à petit déclinée sur d’autres marchés avec des modèles de milieu de gamme dès l’année prochaine et, sans doute encore un peu plus tard, des versions d’entrée de gamme. En revanche, par la voix de Raja Koduri – son vice-président exécutif de la division graphique – Intel confirme son désir de ne pas s’orienter vers le haut de gamme et encore moins l’ultra haut de gamme. Bien sûr, on ne sait pas si c’est une question de volonté ou une façon de présenter les choses alors qu’Intel pourrait simplement ne pas avoir les moyens techniques d’affronter AMD et NVIDIA sur le terrain de prédilection. C’est vrai, on ne s’invente pas spécialiste du GPU ultra-performant en claquant des doigts.
Toujours est-il qu’au travers d’une entrevue qu’il a accordée à Gadgets360, Raja Koduri a clairement affirmé la position d’Intel : se focaliser sur l’indicateur de performance par Watt pour aboutir à des GPU dont la consommation ne doit pas excéder 200 ou, à la rigueur, 225 Watts. Il s’agit d’ailleurs de la consommation enregistrée par les cartes graphiques Arc A750 et A770 récemment distribuées par Intel, mais qui semble avoir du mal à trouver leur cible. Vous vous en doutez, nous sommes ici très loin des propositions des GeForce RTX 4080/4090 ou des Radeon RX 7900XT/7900XTX pour lesquelles on table plutôt sur 300, 350 voire 400 ou 420 Watts.
Raja Koduri a toutefois été très clair, « la performance par Watt ou la capacité à fournir de plus hautes performances à plus faible puissance, est ma priorité absolue ». M. Koduri ne se prive d’ailleurs pas pour tirer sur les concurrents AMD et NVIDIA, même s’il préfère ne pas les nommer directement : « Il y aura toujours quelqu’un qui vous dira de manière très habile « Je vais vous donner plus de pêche », je préfère réduire la puissance nécessaire ». On peut légitimement penser que les futures générations d’Intel ne seront donc pas plus à même de concurrencer les Ada Lovelace/RDNA 3 de NVIDIA/AMD et leurs successeurs.
À Gadgets360, Raja Koduri ne dit d’ailleurs pas autre chose quand il explique que la feuille de route menant à Battlemage et Celestial – les prochaines générations de GPU Intel – n’a pas bougé. De fait, Battlemage pourrait donc voir le jour entre fin-2023 et début-2024 tandis que Celestial est plutôt prévue pour fin-2024/début-2025. Des délais qui permettront vraisemblablement à Intel de ne toucher que l’entrée/milieu de gamme ce qui, encore une fois, ne semble pas déranger Raja Koduri : « Le haut de gamme n’a pas de limite actuellement. Qu’elle est la définition du haut de gamme ? Est-ce 600 Watts ? De toute évidence, nos partenaires et nos clients veulent des références pour être en mesure de se vanter et nous aimerions pouvoir proposer de telles choses. Cependant, à l’heure actuelle, ma priorité est de toucher notre public avec un seul connecteur d’alimentation. Cela nous donne jusqu’à 200 ou 225 Watts ». Reste qu’avec 225 Watts, en travaillant bien l’efficacité énergétique, il est possible de proposer de très belles choses. En ces temps de « sobriété exigée » est-ce que ça ne serait pas un argument intéressant ?