La situation financière d’Intel semble s’améliorer et de nouveaux projets prometteurs sont sur le point d’aboutir.
La lumière au bout du tunnel serait-elle en vue pour la société américaine Intel ? Autrefois valeur sûre du NASDAQ, l’entreprise – géant des semi-conducteurs – s’est empêtrée après des années de stagnation technologique qui ont vu ses principaux concurrents lui prendre des parts de marché à tous les niveaux. En décembre dernier cependant, une première éclaircie est arrivée avec la validation d’une subvention de 8 milliards de dollars de la part du gouvernement américain. Une subvention prévue pour réduire la dépendance américaine aux semi-conducteurs d’origine taïwanaise et Intel, avec ses nombreuses usines situées aux États-Unis, est clairement un bon candidat pour ce type d’aides.
© Intel
Il y a quelques jours, la firme a publié un document PDF afin de présenter ses résultats financiers pour le quatrième trimestre 2024. Inutile de se voiler la face, ils ne sont pas bons et ce Q4-2024 est inférieur sur tous les plans au Q4-2023 alors que ce dernier n’était déjà pas un grand cru pour Intel. En revanche, les résultats présentés par la firme marquent une rupture par rapport à la tendance observée sur toute l’année 2024. En effet, on observe un net redressement des comptes avec un chiffre d’affaire en hausse d’un milliard de dollars à 14,3 milliards. Plus important, le résultat opérationnel repasse dans le vert avec un bénéfice de 1,4 milliard (contre une perte record de 2,4 milliards sur le troisième trimestre). Un redressement des comptes qui tient beaucoup à la meilleure santé de la branche Intel Foundry laquelle enregistre toujours de pertes, mais celles-ci passent de 5,8 milliards de dollars sur le troisième trimestre à « seulement » 2,3 milliards sur le quatrième.
À côté de ces comptes en « meilleure forme », Intel s’est voulu plus offensif et a par exemple mis l’accent sur « un futur prometteur ». Michelle Johnston Holthaus, P.-D.G. par intérim du groupe, a ainsi précisé « pour le reste de l’année, nous renforcerons notre feuille de route client avec le lancement de Panther Lake, notre produit phare sur Intel 18A, au deuxième semestre 2025 ». En effet, la seconde moitié de l’année marquera donc l’entrée en production du processus Intel 18A avec la gamme de processeur Panther Lake laquelle ne devrait toutefois arriver qu’en douceur en 2025. Michelle Johnston Holthaus évoque « une année 2026 encore plus passionnante, car Panther Lake atteint des volumes significatifs ». 2026 sera aussi l’année du passage à l’Intel 14A, un processus qui doit permettre à Intel de revenir dans la course avec le fondeur taïwanais TSMC. L’Intel 14A sera utilisé sur les générations Nova Lake et Diamond Rapids sur lesquelles Intel fonde de grands espoirs. En revanche, pour ce qui des calculateurs d’intelligence artificielle, il faudra encore patienter.
Une puce Gaudi 3 © Intel
En principe, Intel devait lancer la génération Falcon Shores sur l’année 2025. Hélas, Michelle Johnston Holthaus a été très claire : « Beaucoup d’entre vous m’ont entendu modérer les attentes concernant Falcon Shores le mois dernier. Sur la base de commentaires de l’industrie, nous prévoyons d’utiliser Falcon Shores uniquement comme puce de test interne sans la commercialiser. Cela soutiendra nos efforts pour développer une solution au niveau du système à l’échelle du rack avec Jaguar Shores pour répondre aux besoins du centre de données IA ». Les puces Gaudi 3 vont devoir tenir la baraque pendant encore de longs mois, jusqu’à l’arrivée – floue – de Jaguar Shores.
