Une intelligence artificielle générative « recompose » Quake II sous les yeux des joueurs.
Il y a quelques semaines, Microsoft présentait « Muse ». Il s’agissait alors d’une première étape, d’une intelligence artificielle capable de générer des séquences de jeu vidéo à partir de diverses données. La démonstration n’était pas forcément très impressionnante avec sa définition d’image en 300 x 180 pixels et sa vitesse d’animation à seulement 10 images par seconde, mais elle ouvrait la voie et Microsoft d’enfoncer aujourd’hui le clou pour nous présenter ce que la firme envisage (peut-être ?) pour la création future du jeu vidéo. En effet, il est aujourd’hui question d’une démo jouable du jeu Quake II, développé en 1997 par id Software. Une démo jouable qui n’a toutefois pas du tout fait intervenir le studio puisque le niveau a entièrement été généré par l’intelligence artificielle Copilot de Microsoft. Techniquement, la chose est encore limitée, mais le fossé depuis la version de février est immense : on parle ici d’une définition en 640 x 360 et Microsoft ne charge d’ailleurs pas à masquer les défauts de son projet.
Pour découvrir la démo, c’est sur ce lien qu’il faut cliquer.
Par exemple, on parle d’ennemis qui, flous, peut disparaître et réapparaître « comme par magie » explique l’équipe de développement de Microsoft. Pour autant, la prouesse technique est bel et bien là : les modèles Muse sont ici conçus pour interpréter les actions du joueur et fournir du contenu en conséquence. Le niveau de Quake II – propriété de Microsoft depuis le rachat de ZeniMax/Bethesda – n’est là que pour l’exemple. L’IA ne cherche pas nécessairement à reproduire le jeu original, elle le réinvente au fur et à mesure des actions du joueur ce qui explique encore les défauts et autres bugs évoqués précédemment. L’objectif n’est pas ici de faire une copie de Quake II, pas plus qu’il ne s’agit de remplacer le vénérable ancêtre, mais de montrer ce qu’une IA est capable de produire en matière d’expérience jouable, de monde interactif réagissant aux sollicitations des usagers. Toute la question aujourd’hui est justement de savoir dans quelle mesure une IA sera capable de produire un bon jeu vidéo.
L’écart entre la présentation de février et cette démo du mois d’avril est déjà remarquable et Microsoft ne semble clairement pas vouloir s’arrêter en « si bon chemin ». Le projet va encore progresser et bien malin qui pourrait dire, aujourd’hui, où il nous conduira. Une chose est en tout cas certaine, ce projet pose la question de la créativité d’une intelligence artificielle ou, au moins, de la possibilité qu’elle peut avoir de « tromper » son audience, ici les amateurs de jeu vidéo. Nous n’avons pas fini de parler d’intelligence artificielle et de son potentiel.
