L’éventuel rachat d’Intel pourrait buter sur l’obstacle AMD

Écrit par Guillaume
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Le dossier Intel est brûlant comme jamais en ce début d’année 2025 alors que toutes les options semblent sur la table.

Tout au long de l’année 2024, la société Intel n’a cessé de faire la une de l’actualité et 2025 pourrait bien démarrer de la même manière. Entreprise plus que cinquantenaire, géant du semi-conduteur et gros employeur, Intel connaît bien davantage que des turbulences et si la situation ne semblait pas devoir trop inquiéter pendant tout le début des années 2020, ce n’est plus du tout le cas depuis la publication de catastrophiques résultats financiers au cours du second trimestre 2024. Résultats encore enfoncés par ceux publiés le trimestre suivant avant le début d’un relatif redressement en fin d’année.

Reste que ce redressement est loin d’avoir calmé les esprits et les appétits. Depuis le début de l’année, deux rumeurs majeures ont ainsi évoqué l’avenir du groupe américain. D’un côté, il serait question d’un possible démantèlement avec une partie recherche et développement qui serait récupérée par l’Américain Broadcom tandis que la partie production – Intel Foundry, l’entité la plus en difficulté – tomberait dans l’escarcelle du Taïwanais TSMC. Problème, cette hypothèse se heurte à la volonté affichée par l’administration Biden hier et par l’administration Trump aujourd’hui de rapatrier la production de semi-conducteurs stratégiques sur le sol américain. C’est alors qu’une autre hypothèse a pu être évoquée : et si au lieu de racheter Intel Foundry, TSMC en prenait simplement une participation, importante certes (environ 20 % selon la rumeur), mais loin d’être majoritaire ?

TSMCpour prendre des parts chez Intel ?

Cette seconde hypothèse pourrait d’ailleurs un certain écho dans les problèmes soulevé par la première selon plusieurs spécialistes. En effet, comme l’explique Tom’s Hardware, AMD et Intel sont certes deux entreprises concurrentes depuis des décennies, elles partagent aussi de nombreuses technologies et, afin de rendre l’écosystème x86 viable, elles disposent d’accords de licences croisés : ces derniers permettent à l’une et l’autre d’utiliser certains brevets « adverses » sans risquer de passer par la case justice. C’est cela qui permet au monde x86 d’évoluer depuis maintenant plus de 30 ans. Mais ces accords ont des limites et le rachat/la fusion d’une des deux parties – au hasard, Intel – les rendraient caduques. Il faudrait alors qu’AMD les renégocie avec le futur acquéreur d’Intel, mais on voit assez mal AMD discuter avec Broadcom qui le concurrence fortement sur l’intelligence artificielle… sauf peut-être à faire alliance contre NVIDIA ?

Depuis quelques jours, nous n’entendons plus vraiment parler de ces deux hypothèses de démantèlement/rachat partiel d’Intel. Il se pourrait donc que les craintes de rendre de nombreux accords caduques aient tués ces options dans l’œuf. Il se peut aussi simplement que les dossiers étant complexes, les différentes parties prennent le temps bien ficeler tout cela. Une chose est en tout cas certaine, l’industrie américaine du semi-conducteur est à un tournant.