TSMC réserve ses technologies les plus évoluées à ses usines taïwanaises

Écrit par Guillaume
Publié le : {{ dayjs(1731862835*1000).local().format("L").toString()}}
Suivez-nous

Les États-Unis souhaitent réduire leur dépendance aux semi-conducteurs fabriqués à l’étranger, mais ça ne sera pas si simple.

Présenté et voté en 2022, le Chips act est un ensemble de lois visant à développer les usines de semi-conducteurs aux États-Unis. Au travers de financements et d’allègements fiscaux accordés à de nombreux fabricants de semi-conducteurs, il a permis la construction de multiples usines parmi lesquelles l’imposante fab de TSMC à Phoenix, en Arizona. Une usine massive qui est sortie de terre très rapidement et qui a pu produire des puces très modernes dès cette année alors que de nombreux observateurs ne donnaient pas cher de sa peau, la faute à des habitudes de travail radicalement différentes entre Taïwan et les États-Unis.

Pour ces derniers, l’implantation de TSMC – géant taïwanais de la gravure ultra-moderne – est une réussite totale. Pour autant, le bilan n’est peut-être pas aussi réjouissant que l’auraient souhaité les tenants du Chips act. En effet, comme le souligne le Taipei Times, l’usine TMSC de Phoenix accuse un certain retard technologique sur ses homologues taïwanaises et, plus gênant encore, un retard qu’elle ne devrait jamais pouvoir rattraper. Il se trouve effectivement qu’elle produit pour le moment des puces en 4 nm, le SoC A16 qu’Apple destine aux iPhone 14 Pro et iPhone 15. Pendant ce temps, les usines de Taïwan tournent à plein régime sur le 3 nm et le 2 nm serait déjà en ligne de mire, avec une mise en production dès le début de l’année prochaine.

Comment se fait-il qu’une usine aussi récente de que celle de Phoenix ne soit pas en mesure de produire des composants de pointe comme à Taïwan ? La raison est en réalité aussi simple qu’elle paraît insoluble pour les États-Unis. Le Taipei Times rappelle effectivement qu’une loi locale empêche les entreprises taïwanaises d’exporter un procédé technique tant que celui-ci n’est pas dépassé par une nouvelle génération effectivement en usage dans le pays. En d’autres termes, pour que l’usine américaine de TSMC produise du 3 nm, il faudra que les usines taïwanaises soient réellement sur le 2 nm. Quant à voir le 2 nm utilisé en Arizona, il faudra pour cela que TSMC exploite son successeur dans son île natale… soit pas avant, au mieux, 2027 !