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Évolution de Windows 11 : et si Microsoft ne sortait même pas de Windows « 12 » ?
La stratégie de Microsoft concernant ses systèmes d’exploitation semble avoir été largement remise en question il y a déjà quelques mois.
Il n’y a encore pas si longtemps, tous les spécialistes de la société Microsoft estimait qu’une nouvelle version de Windows allait sortir « incessamment sous peu » et, ainsi, raccourcir drastiquement la via de Windows 11. Bien sûr, cette supposée nouvelle version se serait appelée Windows 12 et certains envisageaient même sa sortie pour la fin d’année 2024, afin de garder un cycle de trois ans. Nous sommes maintenant en octobre et Microsoft n’a toujours rien annoncé en ce sens. En revanche, la firme de Redmond s’est longuement étendue sur le cas de Windows 11 24H2, une mise à jour majeure de son système qui vient d’ailleurs d’être officiellement déployée.
Et si ce 24H2 n’était autre que le Windows 12 un temps évoqué ? C’est en tout cas ce que d’autres spécialistes comme João Carrasqueira pour le site XDA Developers envisagent aujourd’hui. Bien sûr, 24H2 n’est pas une refonte complète de Windows 11. Pour autant, c’est une mise à jour bien plus ambitieuse et bien plus profonde que les précédentes updates de l’OS. Ainsi, que l’on parle de 22H2 ou de 23H2, les mises à jour étaient certes riches en fonctionnalités, mais elles conservaient des fondements identiques, elles étaient basées sur la même plateforme. Comme João Carrasqueira l’explique dans son article, ce n’est pas le cas avec 24H2 qui est basé sur une plateforme portant le nom de code de Germanium. Les diverses fonctionnalités mises en avant par Microsoft ne reflètent pas forcément un changement d’une grande ampleur pourtant, en y regardant de plus près, les modifications sont profondes, notamment du côté de la prise en charge de l’architecture ARM… c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Qualcomm a pu présenter ses nouveaux processeurs Snapdragon X avec un Windows 11 24H2 préinstallé dessus.
D’autres modifications profondes du système ont permis d’aboutir à de meilleures performances. Nous nous en faisions l’écho pour évoquer le cas des processeurs Ryzen 5000, Ryzen 7000 et Ryzen 9000 d’AMD, mais le mouvement est de bien plus grande ampleur. Plusieurs usagers ont ainsi publié des retours d’expérience sur du matériel parfois bien plus ancien – de 5 ans voire 10 ans d’âge – et dans certains cas du matériel qui n’est même pas pris en charge officiellement par Microsoft. Pour autant, João Carrasqueira souligne combien 24H2 reste loin de ce que pourrait être une nouvelle version de Windows comme nous en avions l’habitude avant Windows 10.
On peut ainsi évoquer ces améliorations de performances ou l’intégration de fonctionnalités très utiles comme la prise en charge de Sudo dans l’application Terminal de Windows. On peut aussi parler des nouvelles options de compression de fichiers (« nouveaux » formats d’archives et niveaux de compression), mais ce n’est pas encore avec ça que l’on fait un véritable nouveau Windows. En ce sens, 24H2 est à la fois « trop » pour une simple mise à jour et « trop peu » pour un nouveau Windows. Et s’il s’agissait justement d’une nouvelle méthode d’amélioration « par paliers successifs » que Microsoft cherche à mettre en place ?
Autrefois, une nouvelle version de Windows était souvent l’occasion de changer de PC. Bien sûr, on pouvait se contenter d’installer la nouvelle version sur son PC actuel et certains usagers le faisaient, mais dans la très grande majorité des cas, on gardait son PC tel quel et ce n’est qu’au renouvellement de la machine qu’on découvrait réellement le nouveau Windows, vendu préinstallé chez l’assembleur du coin ou en grande surface. On vit donc une époque de transition où Microsoft intègre tout de même toutes les nouveautés Copilot+ à son OS avec 24H2, mais sans pour autant imposer de changer de machine… à moins que ? En effet, 24H2 n’impose pas un changement de machine et, nous le disions précédemment, il apporte même de meilleures performances sur des machines parfois très anciennes. Certes, mais dans le même temps, pour profiter de Copilot+ – une des grosses nouveautés de la mise à jour – il faut disposer d’un processeur très moderne, intégrant une unité neuronale (NPU) capable de délivrer au moins 40 TOPS de performance. Même un Ryzen 9 9950X sorti en juillet dernier avec ses 16 cœurs/32 threads n’est pas suffisamment équipé.
Il n’est évidemment pas question de dire que Copilot+ justifie actuellement de changer de PC pour une machine avec une puce dotée d’un NPU digne de ce nom. À dire vrai, nous sommes actuellement même plutôt dubidatifs sur les fonctionnalités Copilot+ telles que Microsoft les présente. En revanche, il semble que Microsoft ait décidé de changer la méthode d’évolution de Windows en le faisant progresser de manière graduelle à coup de mises à jour majeures plutôt que de nouvelles versions mettant les choses à plat. Il ne faut évidemment pas complètement exclure la sortie d’une Windows 12 – après tout, Windows 10 avait été présenté comme la « dernière version » par Microsoft lui-même – mais la firme de Redmond donne l’impression de prendre une orientation nouvelle. Affaire à suivre…